Cela fait déjà bien longtemps que l’on entend parler des petits gestes du quotidien pour entamer une transition écologique. On sait qu’il ne sont plus suffisants et qu’il nous faut maintenant aller sur des mesures politiques d’urgence. Mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer à être porteur de convictions profondes et de faire des tentatives pour aller vers une façon de vivre plus vertueuse.
Le propos n’est pas moralisateur, nul n’est parfait en la matière, personne ne doit culpabiliser de ne pas faire assez, ceux qui essaient feront toujours plus que les autres. Il est improductif de dénoncer les écarts de ceux qui tentent de faire des efforts.
Donc… Les petits gestes et la vision écologique…C’est quoi ?
- Acheter local.
- Moins ou pas de produits transformés.
- Moins ou pas de viande.
- Plus de bio.
- Moins de chauffage, pas de climatisation.
- Pas ou peu de produits chimiques.
- Plus de mises en commun des ressources.
- Plus d’achats de seconde main.
- Réparer plutôt que racheter.
- Réduire la consommation d’eau.
- Privilégier les énergies renouvelables.
- Végétaliser.
- Optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments.
- Aller vers moins de plastique, moins de déchets.
- Consommer moins.
- Réaliser une transition professionnelle vers un métier à impact positif.
- Valoriser le temps libre au profit d’activités culturelles, relationnelles, créatrices, etc.
- Penser en pouvoir de vie plutôt qu’en pouvoir d’achat.
- Penser à la croissance en PIB : produit intérieur de bien-être.
Quand cette vision est intégrée, il est bien plus facile de s’imaginer sur un métier à impact positif. Cela signifie en somme de changer profondément de paradigme.
Manger local et bio, c’est soutenir la production de maraîchage sur sol vivant et diminuer les transports routiers. C’est aussi imaginer des solutions de transports vertueux en vélo, en hippomobile, redonner de la place au transport ferroviaire.
Acheter moins de produits transformés, c’est encourager la production de matières premières du sol à l’assiette et passer du temps en cuisine, avec sa famille. C’est aussi utiliser des matériaux biosourcés pour le bâtiment, la confection de vêtements, etc.
Ne plus manger de viande ou moins manger de viande, c’est encourager la réappropriation des terres cultivables qui servent au fourrage pour la culture maraîchère, la production d’arbres fruitiers, le reboisement.
Plus de mise en commun des ressources, c’est créer des plateformes collaboratives réelles ou numériques, de partages, de locations collectives, de prêts de matériel, d’échanges.
Acheter de seconde main, c’est créer des commerces de récupération de vêtements, de matériaux, d’objets utiles.
Réparer plutôt que racheter, c’est encourager les commerces de réparation d’ordinateurs, de téléphones portables, de pièces détachées ; c’est redonner de la place aux couturières, aux techniciens de maintenance, aux mécaniciens.
Penser au pouvoir de vie plutôt qu’au pouvoir d’achat, c’est décider de passer du temps entre amis ou avec sa famille sur des activités créatrices plutôt que de passer du temps dans les hypermarchés qui proposent des sommes considérables de produits différents qui remplissent la même fonction.
Optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments, c’est aller sur des postes d’ingénieur thermicien, de vendeur de matériaux biosourcés, de maçon du bâti ancien, de menuisier engagé dans la gestion durable des forêts, d’architecte de maisons passives, de poseur d’isolation thermiques, gestionnaire de projet, technico commercial, chargé d’étude énergétique, ingénieur environnement, etc.
Végétaliser, c’est développer des postes de jardinier, paysagiste, urbaniste pour contribuer à l’arrêt de l’artificialisation des espaces naturels et à la revégétalisation des espaces artificiels. Mais aussi producteur de semences, producteur de végétaux.
Moins de plastique, moins de déchets, c’est composter, acheter en vrac mais aussi ne plus consommer l’inutile.
Valoriser le temps libre, c’est créer des postes dans l’art (danse, théâtre, peinture, chant), la culture (littérature, philosophie, art de rue, droit, ethnologie, anthropologie, conférencier), la médiation (animation nature, médiation culturelle).
Finalement, c’est aussi une refonte axiologique (quelles sont nos valeurs ?) et ontologique (qu’est-ce qu’être un être humain ?). Si l’existence même de l’homme sur terre n’a de sens que parce qu’il est relié à plus grand que lui et parce qu’il n’est qu’un élément d’un écosystème plus vaste ; si l’homme sur terre décide que les valeurs fondamentales résident dans le lien à l’autre et à la nature, dans l’acceptation de l’altérité, dans le respect du vivant, alors il décide également de changer sa façon de vivre et de voir le monde.
Les métiers de demain, c’est ici et maintenant. N’hésitez plus à franchir le pas de la transition intérieure et professionnelle.