Pourquoi va-t-on vers la disparition de certains métiers et pourquoi est-il urgent de réfléchir à son avenir ?

Qu’est-ce que la loi Climat et Résilience ?

Publiée au Journal Officiel le 24 août 2021, la loi Climat et Résilience est constituée de nombreuses mesures de lutte contre le dérèglement climatique.

Cette loi est issue des travaux de la Convention citoyenne pour le climat  et son objectif est d’accélérer la transition de l’ensemble des acteurs en jeu, cela concerne donc tout le monde. 

Ces objectifs s’appliquent à cinq thématiques de la vie quotidienne et font l’objet de mesures applicables progressivement :

  • les modes de consommation ;
  • les transports ;
  • les logements ;
  • l’alimentation ;
  • la production et le travail.

La convention citoyenne a été créée en 2019 par Emmanuel Macron, et Cyril Dion a été choisi pour en garantir son application sans filtre. 150 citoyens français ont été invités à réfléchir à des mesures concrètes pour aller vers la résilience et lutter contre le réchauffement climatique. A ce titre, ils ont proposé 149 mesures environnementales et 146 ont été retenues.

L’objectif étant de réduire de 40% les gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 par rapport à 1990. Ces propositions ont ensuite été soumises à référendum puis au vote du parlement et elles ont donné lieu au « projet de loi climat », devenu la Loi Climat et Résilience.

Pour indication, la convention citoyenne a estimé que le projet de loi ne reprenait pas leurs travaux « sans filtre » comme prévu et que le gouvernement a atténué les propositions faites ; ce qui ne permettra plus d’avoir un impact positif sur le climat.

Malgré tout, le Haut Conseil pour le climat (HCC) – en appui de la Cour des comptes – évaluera la mise en œuvre des mesures prévues par la Loi et le contrôle des collectivités locales.

Et en quoi cette loi va impacter nos métiers ?

Se loger.

La Loi Climat et Résilience propose des mesures en vue de réduire l’impact environnemental et énergétique des bâtiments.

Ce qui signifie concrètement que le secteur d’activité du bâtiment va devoir s’adapter en déployant davantage de main d’œuvre sur la rénovation énergétique des bâtiments, l’isolation thermique, l’installation de pompes à chaleur ou de chauffages à énergie renouvelable, l’utilisation de matériaux biosourcés.

Consommer.

L’idée de la loi climat est de changer notre façon de consommer, de ne pas favoriser les publicités inutiles, de favoriser le vrac, de limiter le suremballage. 

La création de commerce de vrac sera donc favorisée, la distribution en circuit court, la production locale.

Se déplacer.

Plusieurs mesures de la Loi Climat et Résilience agissent sur les transports.

L’urbanisme et l’aménagement des territoires vont s’en trouver impactés et les postes dans ce domaine vont revoir leur ligne directrice. La création de zones de covoiturage va développer les plateformes numériques de mutualisation de services. La vente et la réparation de cycles vont progresser. La conversion des parcs automobiles va inciter à la production et à la vente de véhicules électriques. Les postes de mécaniciens vont s’en trouver impactés et transformés. Le transport ferroviaire et transport en commun (tram, métro, bus, hippomobile, vélo-minibus) vont se développer et le transport routier va décélérer.

Se nourrir.

La Loi Climat et Résilience s’engage à limiter l’utilisation d’emballages plastiques en incitant les consommateurs à se tourner vers la vente en vrac. Le secteur de la plasturgie va être impacté puisque d’ici à 2025 le polystyrène va être interdit ou à défaut va devoir être recyclé. Des postes vont donc être fortement impactés tant sur la production, que sur la recherche de matériaux recyclables, que sur la filière de recyclage elle-même. 

Les cantines vont devoir proposer un menu végétarien par semaine. Cette incitation à diminuer la consommation de viande et de poisson va transformer les secteurs de la pêche et de l’élevage. L’objectif étant de limiter l’artificialisation des sols, mais aussi de limiter l’utilisation de ces surfaces qui servent à la production de fourrage et d’élevage pour développer le maraîchage agroécologique. 

Ces mesures sur l’alimentation vont transformer les métiers de la commercialisation en faveur des circuits courts, du local, du bio, du maraîchage sur sol vivant ou des grandes surfaces coopératives.

Produire.

La Loi Climat et Résilience souhaite que les modèles de production répondent aux enjeux actuels et notamment à une stratégie décarbonée ou bas carbone en faveur du climat et de la biodiversité. 

Pour cela il faut développer une économie circulaire et qui soutient le recyclable et le réutilisable. 

Mais aussi qui déploie les énergies renouvelables ; notamment l’hydroélectricité, l’hydrogène et le biogaz, l’énergie solaire, éolienne, végétale. 

Concrètement, on va devoir favoriser les postes de technicien de maintenance, réparateur, mécanicien, mais aussi de paysagiste : de l’ingénieur à l’ouvrier paysagiste. On va devoir déployer des postes dans les énergies renouvelables de l’ingénieur à l’ouvrier également : tant pour l’installation de panneaux solaires, que pour la recherche sur les énergies renouvelables, l’installation, la production de biogaz.

Au regard de ces différentes mesures et également de celles à venir, il est urgent de reconsidérer son métier et d’éviter de se retrouver sous la contrainte d’un changement de poste forcé.

Aussi, si vous avez des convictions, ou bien si vous trouvez qu’il est temps pour vous de changer de métier, il n’est pas trop tard pour sécuriser votre avenir sur un métier durable.